Échange entre auteurs

APVapv

APV
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Apr 1, 2023
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J'aimerais initier un dialogue avec d'autres auteurs pour échanger sur la manière d'écrire, comment les idées viennent, comment chacun construit son récit....
 
Je trouve que la difficulté la plus saillante, pour peu qu'on veuille écrire avec un minimum d'intérêt, est de doser l'attente du lecteur et le basculement dans un univers particulier. Bdsm ou autre.
 
Perso, j'ai une idée de départ, et c'est l'histoire en elle-même qui fait le reste. En gros, en commençant un texte, je ne sais jamais où cela va me mener. près je ne prends pas trop en compte l'attente du lecteur, car quand je publie un texte, celui-ci est déjà terminé du premier chapitre au dernier.
 
Intéressant. Quand je parlais d'attente du lecteur, je voulais exprimer ma volonté que le récit ne soit pas prévisible ou que lorsque cela l'est, j'impose par différents procédés, une suspension de récit qui fait patienter l'événement prévisible.

Sinon. J'écris souvent avec un plan assez précis. Mais, l'écriture modifie souvent ce plan. Ce qui m'impose parfois de reprendre le début pour y rajouter un élément ou un personnage...

Je n'ai pas eu de remarque mais je décris de plus en plus les lieux. Je ne sais pas trop si ça densifie le récit ?
 
Merci beaucoup pour avoir créer ce sujet d'échanges, j'ai moi même toujours tellement de doutes lorsqu'il s'agit d'écrire et ce que les lecteurs peuvent attendre.

Pour ce qui est de la densité du récit @APVapv , je pense que celà dépend beaucoup du lecteur. Les auteurs classique ont tous des approches trés différentes à ce sujet et c'est aussi ce qui fait qu'ils trouvent des publics différents. J'ai pour ma part une préférence pour une description qui sera suffisament fournit pour me permettre d'imaginer la scène mais qui ne fera pas tout le travail pour moi et ne s'étendra pas trop afin de ne pas dévier du corps du message. Mais certains aimeront qu'on leur peigne un tableau entier avec un maximum de détail..

J'ai pour ma part beaucoup de mal à jauger la balance entre le contenue de mise en place et de contexte, et la partie érotique. Je sais que l'érotisme est le but ultime du texte aussi il doit représentait une part importante de ce dernier, mais pour ma part le plaisir d'écriture me vient principalement dans l'histoire qui va autour plutôt que dans ces scènes particulières et pour lesquels je suis moins habitué à écrire... Je ne sais jamais vraiment "combien en mettre" pour parler comme un vendeur de marché.
 
Bonjour,

j’arrive sur ce site. Une seule histoire postée, mais j’ai posté sur d’autres sites sous d’autres pseudos.

Mon idée est que ce qui compte avant tout, c’est l’histoire. Peu importe le genre.
Partant de là, mes deux principes :
- j’écris pour me faire plaisir avant tout (personne ne me paie pour écrire),
- je n’écris pas que pour moi : j’essaie d’emmener la lectrice et le lecteur dans mon histoire càd les captiver (que les lecteurs n’aient pas l’impression d’avoir perdu leur temps). Mais ça reste du doigt mouillé (oui, du doigt).

L’idée de départ ? Une idée qui passe (lecture, écoute, conversation, etc) ou bien son contre-pied.

Le plus difficile est de ne pas tomber dans le cliché, surtout en traitant des fantasmes que presque tout le monde partage ou a lu. La chute de l’histoire ne sauve pas toujours tout (ou du chapitre).

La traiter en tant que fiction (et non exposer des/mes fantasmes) pour me permettre de m’en détacher, l’aborder avec quelques idées annexes originales durant son développement et surtout ne pas m’ennuyer en me relisant quelque temps plus tard « à froid ». Si je dis une fois c’est nul, c’est mort.

Quelques conséquences :

  • avoir fini le texte au moment de la publication.
Les histoires à rallonge (feuilleton ou série) qui s’écrivent au fur et à mesure, ne sont pas mon truc. Pourquoi ? Souvent je m’aperçois à postériori que des trucs sont illogiques, qu’il manque quelque chose. Il faut réécrire (en partie) le début, le milieu, ajouter ou retirer quelque chose, etc. Une publication au fil de l’eau rend cela impossible.

  • si c’est un multi-chapitre : un site n’est pas un bouquin,
et du fait de la publication fractionnée peut lasser et perdre des lecteurs dans les temps « faibles »

Est-ce que tous les chapitres doivent être sexualisés ?
Pour moi, non. Les temps « faibles » sont nécessaires aux temps forts et aux « climax ». Ils permettent les développements « annexes », mais nécessaires à l’histoire.

Pour les lecteurs, j’ai bien peur que la réponse soit trop souvent oui : du sexe, du sexe. Ce qui implique de maintenir l’intérêt de ces lecteurs si je ne veux pas les perdre (ce qui arrive quand même).

Donc ça implique de rendre les temps faibles (sans sexe le plus souvent) attractifs. Ce qui est le minimum.

Comment ?
Par exemple, en évitant les descriptions bateaux (style carte d’identité) de personnage, de lieu, etc qui me semblent souvent scolaire. Mais en saupoudrant/distillant ces infos aux endroits nécessaires et surtout en tentant de les intégrer de manière coulée et concise (ce n’est pas de la tarte).

C’est ma méthode, ça ne veut pas dire qu’elle est bonne.

Voilà vite fait jetés quelques points (que je ne respecte pas toujours dans leur intégralité !!!).
 
Pour les thèmes :
J'aime m'essayer à plusieurs thèmes même si le bdsm/sans consentement reste l'univers que je veux développer.​
Des textes plus soft comme les parodies, me permettent d'élaborer des situations mais surtout, essayer de rendre compte d'un univers déjà connu. Gageure...​
Pour les descriptions,
Lieu : J'aime bien écrire un petit paragraphe pour donner l'ambiance. Après, comme Marco polo, je sème des détails au fur et à mesure du récit. Cela permet de maintenir l'univers ou le contexte pour le lecteur.​
Personnage : je n'aime pas lire des texte avec la carte d'identité des personnages... c'est lourd. J'essaye de l'intégrer au récit mais ce n'est pas toujours simple.​
La taille :
ça compte !!! ;)
J'aime bien un texte qui prend le temps (comme les rapports d'ailleurs) d'installer l'ambiance et le contexte. Avec la série Empire sur la ville, Verdru et moi avons construit un univers. Maintenant, j'aime bien explorer cet univers pour le dilater, lui donner une texture plus dense. C'est un peu comme l'univers étendu de star wars, où à chaque livre, on retrouve ce que l'on connait mais qui nous donne à lire quelque chose de nouveau qui enrichit l'univers.​
Narration :
Pour donner de la dynamique, j'essaye de bien alterner dialogues/action/description/commentaires. L'équilibre est épineux.​
Dans le cas de textes qui se suivent, je n'arrive pas encore à créer un suspens pour allécher le lecteur sur l'opus suivant. Mais j'y travaille.​
Merci aux auteurs qui contribuent à ce post. C'est sympa de s'exprimer !
 
Bonjour
Personnellement, j’ai l’histoire dans ma tête avant de l’écrire mais généralement, une fois finie, elle ne ressemble plus du tout à l’idée de départ.
 
Oui c'est souvent ce qui arrive. Je brosse un plan au départ. Puis, je le détaille un peu. Quand je commence à rédiger, il se modifie. Il arrive que je revienne sur des parties car à la fin, des éléments nécessitent qu'ils aient été vis avant...
 
Personnellement mes idées viennent de la vie quotidienne , je vois une situation et je la transforme en sexe !
Le soucis est que je m'égare énormément car je lance beaucoup d'histoires.
 
Petite question plus pour les lecteurs mais également les auteurs:

J'écris souvent du point de vue d'un homme dominant, et je sais que la plupart des lecteurs s'identifieront plus dans la personne en face de cet homme. Je ne sais jamais s'il est préférable d'écrire à la 1ere ou 3eme personne!

"Je la vois au fond du couloir et m'avance vers elle/lui"
ou
"Lois l'aperçoit au fond du couloir, il s'avance vers elle/lui"

Si vous étiez elle/lui, que préférez vous?
 
Je trouve que dans la première personne, en tant que lecteur, on peut facilement s'identifier aux pensées et aux émotions du narrateur, car on vit l'histoire à travers ses yeux. Cependant, en utilisant la troisième personne, il devient plus facile de montrer les sentiments de chaque personnage. En adoptant un point de vue externe, le récit peut se concentrer sur plusieurs personnages, permettant ainsi une exploration plus approfondie de leurs émotions et motivations individuelles. Cela peut donner une perspective plus riche et nuancée de l'histoire et des personnages impliqués.
 
Nous concernant, nous avons choisi de transcrire nos expériences vécues, le choix des scénarios est donc une étape résolue. Mais pour l’avoir testé sur un autre site où nous avons publié, il semble que les lecteurs nous reprochent un manque de réalisme (ce qui est un comble pour du vécu...), ou déplorent la présence de certains détails, qui faisaient pourtant partie de la scène relatée. Bref, il semble que beaucoup préfèrent un bon scénario conventionnel, aux ressorts attendus et prévisibles, chargé d’images clichés, la plupart du temps tellement improbables dans la vraie vie... Bref, compliqué d’écrire pour partager et de satisfaire les attentes diversifiées du lecteur...
 
De mon point de vue, je n'écrit pas pour satisfaire le plus grand nombre mais pour partager une histoire que je pense intéressante... De toute façon il est vain de vouloir satisfaire le lecteur, vu le peu de retour qu'il y a...

Quant aux inspirations pour revenir au sujet, elles viennent de partout... Séries, romans, parfois nouvelles érotiques publiées au fil des ans sur différents sites.

Pour ma part je construits mes récits en partant des personnages créés, ils ont tous une fiche précise de ce qu'ils sont, leurs motivations et caractéristiques... Après ils vivent leur vie et l'histoire s'écrit toute seule... (Ca c'est pour combler les vides parfois importants dans les récits que je publie qui sont tirés de parties de jeu de rôle)

En ce qui concerne les histoires vraies, je suis toujours extrêmement méfiant quand je vois ça, vu que la plupart sont justes fantasmées... Pour répondre à Plaisirs54, les lecteurs ont parfois des attentes particulières sur leur fétiches et ton histoire va rarement leur correspondre, du coups ils vont demander ou reprocher des choses qui ne leur plaisent pas. Tu ne peux pas plaire à tout le monde, c'est juste impossible, écrit pour te faire plaisir, si l'histoire est bonne, les lecteurs suivront.
 
Avant tout, désolé de ne pas commenter les histoires, la raison est simple : je n’ai pas vraiment le temps de lire, car j’occupe mon temps disponible à écrire. Alors plutôt que de commenter l’un ou l’autre, je le fais en participant au forum pour donner un avis général.

Bien que le sujet soit initié dans un autre topic, je crois que la longueur d’un texte et la longueur dans un texte ont toute leur place ici, car dépendant de beaucoup d’éléments d’écriture.

Je ne sais pas si la lecture sur écran favorise les longs développements en continu. J’aurais tendance à penser que plus l’écran est petit, plus courte est l’attention de lecture.

D’abord ce que je traque chez moi : les phrases à rallonge. Il m’arrive bien trop souvent d’écrire des phrases qui n’en finissent pas. Et à la relecture, de ne même plus comprendre ce que j’ai écrit.

Mon idée est de supprimer tout ce qui est superflu. Aller à l’essentiel. Faire simple est toujours le plus difficile, pas seulement en écriture.

Je crois que Balzac sur un écran, c’est juste pas possible (déjà que sur papier…).
Donc autant que la longueur, c’est la langueur qu’il me faut traquer.

Empiler des descriptions, des adjectifs, n’amènent que des redites, c’est looong. Encore plus sur écran. Je pense que l’imagination du lecteur travaille à partir de quelques éléments cruciaux, bien choisis et bien décrits. Pas besoin de lui réciter le dico des synonymes, ni de lui mâcher le boulot et même d’avaler à sa place, souvent il ou elle fantasme les situations à partir de trois fois rien.

Dans cet esprit, 30000 mots (qui représentent environ 2/3 de la longueur d'un bouquin de la collection Media 1000 pour donner un ordre de grandeur) percutants peuvent paraitre plus faciles à lire que 5000 mots contenant des descriptions interminables (j’exagère volontairement).

Une (très) courte nouvelle (2 ou 3 pages) peut être très bonne si elle est bien écrite, percutante et a une chute forte. Dans ce cas, l'idée et le style feront sûrement beaucoup.

Par contre, si l’histoire est découpée en chapitres d’une page ou deux (1000 mots pour 500 mots par page A4), effectivement cela peut signifier que l’auteur ne sait probablement pas scénariser son histoire.


Qu’on aime ou pas cet auteur, pour comprendre ce que doit être une description « d’environnement » dans un bouquin érotique, je recommande la lecture du premier chapitre du bouquin d’Esparbec, L’esclave de M. Solal.
 
Intéressant commentaire...

Perso j'ai lu tellement de textes trop courts, baclés (Y compris des textes payant sur Smashword) qu'à moins de 10.000 mots, je lit rarement. Même bien écrit le récit va m'ennuyer considérablement.

Pourquoi ? Que de l'action avec des personnages sans saveur. J'ai même lu des auteurs avec des nouvelles de 2 à 3.000 mots qui ne savaient même plus tout à fait ce qu'ils avaient écrit dans le volume précédent.

Ou des auteurs qui faisaient presque des copier/coller du même récit à l'infini en changeant l'héroïne...

Alors des textes percutant, bin oui, tout le monde veut en lire, mais ça n’exclut pas d'être descriptif.

Après je vais rebondir ce le fait que tu n'ai pas le temps de lire les autres auteurs... Je dirais en fait que tu n'en as pas envie plutôt et je trouve ça dommage... Ok en tant qu'auteur tu vas peut être te dire (ce texte je l'aurais pas écrit comme ça ou chipoter sur la fin) mais c'est pas grave, je trouve toujours interessant de s'impregner du travail des autres... et parfois de commenter... Car de bonnes histoires peuvent naitres des échanges que tu auras avec les autres.
 
Beaucoup d’échanges sur ce sujet, qui tendraient à démontrer un intérêt... que l’on ne constate pas au final chez les lecteurs. Belle initiative, donc, des auteurs qui s’interrogent sur la qualité de leurs écrits, mais bien mal récompensée: combien d’histoires de qualité, de notre point de vue, ne récoltent aucun commentaire?
 
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