Carnet de voyage

SamBotte

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Feb 8, 2010
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En 2005, je me suis inscrit pour passer plusieurs concours de la Fonction Publique. Pour certains, l'admissibilité consiste juste en l'examen du dossier de candidature, mais pour d'autres, c'est une épreuve écrite. C'est ainsi que j'ai été convoqué à Paris le Vendredi 2 Juillet au matin et à Toulouse le Lundi matin. Je suis donc resté absent de chez moi pendant 4 jours. J'avais prévu mon coup et rajouté dans ma valise (en cachette de mon épouse, bien sûr) une partie de ma garde-robe "privée" …

Je suis donc parti le Jeudi soir, en tennis, car je devais passer voir une ex-collègue de travail avant de prendre le TGV pour Paris. Mais dès que je suis arrivé dans le train, j'ai fait un détour par les toilettes pour enfiler les bottes que j'avais mises dans mon sac de voyage. C'est donc perché sur les 7 cm de talons de mes bottes bordeaux que je me suis rendu à pied de la gare de Lyon à celle d'Austerlitz pour aller prendre le bus qui me conduisait chez ma mère.
Premier petit stress (à moitié prévu) : l'arrêt de bus se situe juste en face de la porte de l'immeuble où elle habite, et elle me guettait par le balcon de son 3ème étage. Je lui ai fait un rapide signe de la main avant de m'engouffrer dans le hall et de remettre mes tennis devant l'ascenseur. J'ai entendu qu'elle ouvrait sa porte, mais coup de bol, c'est un vieil ascenseur dont une porte était mal fermée, ce qui a légitimé le fait que je mette plus de temps que normal (il fallait bien que je rechausse mes tennis) pour arriver à l'étage.

Le lendemain matin, je suis allé passé mon concours en laissant chez elle mes bagages. Je devais "changer de crèmerie" pour la nuit et aller dormir chez une copine en banlieue, mais j'avais prévu de profiter de mon après-midi de liberté pour aller du coté de Pigalle, chez "Ernest", le marchand de chaussures (et de bottes/cuissardes) "haut de gamme".
Histoire de "chauffer le moteur", j'ai fait le tour des sex-shops qui vendent des cuissardes et j'en ai essayé ainsi 3-4 paires. Mais je n'y ai trouvé que des bottes de qualité assez médiocre (voire pire !), à part une paire en cuir mat relativement souple et d'assez bonne facture. Je le savais déjà, mais j'ai eu ce jour-là une nouvelle preuve que les cuissardes de sex-shop sont très dures, pas doublées, bref, que ça peut exciter l'œil, mais que, si j'ose dire, ce n'est pas le pied à porter !
Et puis, je me suis offert mon dessert, "la cerise sur le ghetto", le magasin Ernest.

J'ai chaussé au pied droit le modèle "Roméo" (cuissarde de type cavalière) avec son bout arrondi et son talon droit de 8cm et au gauche le modèle "Jumbo" (zippé) à bout plus pointu et talon aiguille de 9cm.
Quelles merveilles !
Certes les Jumbo moulent beaucoup plus la cheville, mais quel plaisir de glisser sa jambe à l'intérieur des 65 cm de tige des Roméo !
Personnellement, moi, j'avais vraiment du mal à préférer l'une ou l'autre. En fait, bien que ce soient des cavalières, les Roméo collent bien à la jambe, et je trouve qu'il est plus original de porter des cuissardes cavalières que des zippées…
Mais les Jumbo montent un tout petit peu plus haut sur la cuisse (1 ou 2 cm, mais tout de même…) et leur bout plus pointu associé au talon aiguille fait plus sexy que les Roméo.
D'un autre coté, avec ses talons plus "civilisés", ce modèle (Roméo) a l'avantage de faire extrêmement classe, pas un sou de vulgarité et elles restent plus que bandantes, c'est rien de le dire !!!
Bref… Comment choisir?
Mais surtout, POURQUOI faudrait-il choisir???

En fait, je suis raide dingue devant la qualité de ces deux paires de cuissardes : cuir mat entièrement doublé peau, avec un revers super large sur "Roméo".
Petit cours de technique : sur une botte top qualité, il ne doit pas y avoir de couture apparente. Du coup, pour Ernest, il faut un veau (complet) pour faire une seule cuissarde ! Passé le réflexe "pauvre bête", on ne peut que rester baba devant la beauté de la botte. Et le revers est dans le même cuir, irréprochable, lisse, souple, … Rhââââh lovely, quoi !
Pour finir, le détail qui tue : souvent, sur une botte cavalière, le cuir se déforme au niveau de la seule couture qu'on est bien obligé d'avoir, celle qui tombe sur l'arrière de la jambe : et bien, ils ont intégré à cet endroit dans la doublure une fine plaque (en métal, je crois) qui laisse le cuir toujours bien tendu mais qui ne se voit et ne se sent absolument pas quand on a la cuissarde aux pieds.
Une pure merveille, vraiment. Malheureusement, la qualité a un prix : 425 Euros la paire en noir (+ 130 Euros pour une autre couleur sur demande) ! Ceci dit, il y avait devant moi un homme d'une cinquantaine d'années qui a pris deux paires d'escarpins à talons aiguille et l'addition est passée de 285 à 250 Euros sans problèmes…

Bref, j'ai réussi à garder ces cuissardes aux pieds pendant une dizaine de minutes. J'aurais voulu que jamais ne cesse cette sensation de sensualité extraordinaire quand j'effleurais de la main la tige de ces bottes ! Et en plus, j'étais dedans comme dans des chaussons ! Comme dans mes Adige.
D'ailleurs, j'ai parlé au patron de la boutique de cette paire de bottes et il m'a confirmé que j'ai une chance assez rare de la posséder. D'après lui, le modèle que j'ai date du début des années 90.
A regret, j'ai fini par quitter le magasin.

Sans rire, si je n'avais pas été marié, ou alors si cela l'avait été avec une femme moins réticente et opposée à mes fantasmes, malgré l'état déplorable de mon compte en banque, j'aurais craqué !

Je suis donc retourné chercher mes affaires chez ma mère, et au coin de la rue, j'ai remis mes bottes pour aller prendre le RER.
Arrivé chez la copine, même montée d'adrénaline, mais moins prévisible, car elle aussi me guettait (décidément !), mais ça, ça n'était pas prévu, en fait, ce n'est pas son genre, d'habitude !
Stress supplémentaire, elle a une vue directe sur les voies ferrées depuis sa fenêtre, et elle, elle habite au premier !!! Gloupssssssss !
Enfin… En quatrième vitesse, j'ai pénétré dans le hall de son immeuble et j'ai bourré les bottes dans ma valise comme j'ai pu avant de rechausser mes tennis sans toutefois prendre le temps de les lacer. Il me fallait faire au plus vite, car je ne voulais pas qu'elle puisse trouver que je mette trop longtemps à grimper un seul étage !

Il m'a fallu attendre le lendemain midi et le départ pour la banlieue Est avant de pouvoir "remonter sur mes talons". Les amis chez qui je devais me rendre ce jour-là habitent à 50 mètres de la gare, mais heureusement, il y a de grands arbres entre leur immeuble et le parking de la gare où je me suis déchaussé/rechaussé entre deux voitures.
Et eux ne me guettaient pas ! Cette arrivée là a donc été plus cool.
Le temps de passer acheter une bouteille de Clairette de Die et je débarquais chez eux pour passer ma dernière nuit en Ile de France.
Je suis reparti de chez eux le Dimanche à 13H00 pour aller prendre mon train direction Toulouse.
Ce coup-ci, c'est en bas des escaliers menant aux quais de la gare que j'ai changé de chaussures. Je me suis donc retrouvé une nouvelle fois en bottes dans les transports en commun. Je les enlevées huit heures plus tard (!), et exceptionnellement avec soulagement : il faut dire que j'ai du marcher 20 minutes avec alors qu'il faisait une trentaine de degrés sur la ville rose ! Ceci dit, il n'y a pas qu'aux pieds que j'avais chaud !
Je me suis précipité pour prendre une douche et j'ai encore du attendre un long moment avant de pouvoir recouvrir mon string en lycra noir avec ma jupe en cuir, et encore plus avant de pouvoir enfiler mes bas et mes bottes ! Pourquoi n'y a-t-il pas de clim' dans les hôtels Formule 1???

Lundi matin, j'ai passé mon concours (en tennis). A 9 heures, il faisait déjà 24 degrés !
J'ai attendu le milieu de l'après-midi et d'être monté dans le TGV qui me ramenait chez moi pour rechausser une dernière fois mes bottes.
Si je fais un bilan, j'ai l'impression que sur l'ensemble de ces cinq jours, très peu de personnes les auront remarquées. D'un autre coté, il est vrai que, dès que je m'asseyais par exemple, je posais la mallette contenant mon PC portable juste devant mon pied ou sur le coté, de manière à cacher le talon de ma botte.
D'autre part, je ne me retournais pas chaque fois que je croisais quelqu'un pour vérifier s'il me regardait… Concrètement, je dois quand même dire que j'étais parfois assez mal à l'aise quand il fallait que je traverse un grand espace découvert où n'importe qui pouvait facilement remarquer mes pieds. Dans ces cas là, je marchais sans me retourner, en ayant juste en tête de rejoindre un coin plus calme.
Et puis, par exemple quand je montais un escalator, il est probable que les gens qui montaient derrière moi pouvaient remarquer mes talons, mais là encore, moi, je ne les voyais pas. Et (heureusement), eux n'allaient pas me courir après pour me demander pourquoi je portais des bottes de femme.

Dernier détail pour conclure ce carnet de voyage : j'ai eu comme un pressentiment (heureux, pour une fois) en arrivant chez moi. J'avais au départ prévu de n'enlever mes bottes qu'après avoir rangé la voiture dans le garage et en fait, je les ai troquées contre mes tennis à 100 mètres de la maison.
Bien m'en a pris, car, pour une fois, en m'entendant arriver, ma chèrétendre est venue m'accueillir au garage, ce qu'elle ne fait jamais d'habitude !

"Ouf, sauvé" comme dit la pub…
N'empêche, j'ai eu chaud !
 
En image...

Les bottes bordeaux (désolé pour la piètre qualité de l'image...)
 

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