Lectures érotiques et/ou pornographiques

Mr Edward

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Aug 12, 2005
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Je souhaitais lancer une discussion sur ce passe-temps intime que je pense la plupart d'entre nous ont de temps en temps.
Quels sont vos auteurs, vos livres favoris?
Y a t-il un genre de livre que vous souhaiteriez trouver? Un auteur que vous voudriez mieux connaitre?
Partageons tout cela ici.

En ce qui me concerne, La philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade était un premier révélateur.
Puis Bataille me montra sa modernité dans L'histoire de l'oeil et Madame Edwarda (d'où je tiens mon pseudo lol oui mon vrai nom n'est pas Edward désolé).
Je me rappelle d'un livre de Françoise Rey dont le nom m'échappe maintenant, peut être la Femme de papier...un livre que j'avais beaucoup aimé et qu'il faudrait que je me reprocure à un moment.
J'ai également découvert récemment Pierre Louys avec le Manuel de Gommorhe et l'Ile aux dames.
Et vous?
 
N’importe…

Je jette un coup d’œil à ma bibliothèque et vous reviendrai là-dessus dès lundi, cher collègue.

Dans l’intervalle, sachez que ma préférence va, règle générale, aux ouvrages qui se tiennent d’une seule main.
 
Last edited:
Ça avait l'air d'une question toute simple comme ça... mais les apparences sont parfois trompeuses. Qu'est-ce qu'une lecture érotique? La porno, ça va c'est clair mais l'érotisme? J'admets j'ai un talent pour compliquer les choses, OK. Mais puisque tu as parlé de lancer une discussion... :devil:

Il y a, à mon humble opinion, des lectures érotiques qui ne font que suggérer l'acte sexuel il y a également des oeuvres qui explore l'acte sous toutes ses coutures et qui pourtant ne peuvent être considérés commes des lectures érotiques. "Les onze mille verges" d'Apollinaire par exemple, j'ai adoré mais j'ai rigolé tout au long de ma lecture et je doute fort que qui que ce soit considère cette oeuvre érotique, bien qu'on y parle que de cul et dans tous ses détails ( dans toute sa démesure ;) également). Attention, je ne dis pas que l'humour exclut automatiquement l'érotisme, les deux vont parfois de pair. Le premier exemple qui me vient en tête est la série "L'univers Gulliver" de Lili Gulliver qui a connu un franc succès au Québec il y a quelques années (aucune idée par contre si elle a été publié en France ou non). "Les liaisons dangeureuses" de Laclos, érotique ou pas? Selon moi, érotique mais je comprendrais aisément que quelqu'un d'autre ne le considère pas comme tel.

J'imagine que chacun d'entre nous a un cheminement différent à travers les lectures qu'il ou elle considère érotiques. Personnellement, mes premières lectures érotiques c'est à Baudelaire que je les dois. Ben oui, Baudelaire!

"La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leur jours heureux les esclaves des Mores."

Je me souviens d'ailleurs qu'un de mes profs de littérature nous racontait que lorsqu'il était adolescent (et que Baudelaire était encore à l'index ici au Québec, ah! la satané église) lui et ses copains, lisaient Baudelaire à la lampe de poche cachés sous les couvertures pour ne pas que les frères les surprennent et se masturbaient. "Les bijoux" était son texte favori. C'est d'ailleurs à lui que je dois mes premières lectures de Marguerite Duras. N'osant nous demander d'acheter un texte auquel il ne savait pas comment nous allions réagir, il nous avait photocopié "L'homme assis dans le couloir" et nous avait demandé de le lire pour le prochain cours. Je l'ai lu dans l'autobus en rentrant à la maison, la rougeur me montant aux joues et regardant constamment par-dessus mon épaule pour m'assurer que personne ne jetait un oeil sur le texte que je tenais entre mes mains. Encore aujourd'hui c'est un texte qui me bouleverse, autant par sa beauté que par son aspect "dérangeant".

Il y a eu bien sûr les incontournables: "Histoire d'O", Sade. Françoise Rey que tu as mentionné reste une de mes favorites. J'aime bien Alina Reyes également. Il y a d'ailleurs un de ses bouquins qui est très amusant "Derrière la porte". C'est un livre qui se veut intéractif, i.e. le lecteur à chaque passage choisit la prochaine porte (chapitre ou passage) qu'il désire. D'un côté c'est un livre pour les femmes et si on le tourne à l'envers c'est un livre pour les hommes. Chacun y trouve son compte, et chaque lecture est différente dépendamment de quelles portes on choisit d'emprunter. Parfait pour faire la lecture à voix haute à son ou sa partenaire.

Décidément j'suis verbo-moteur aujourd'hui! J'arrête avant d'écrire un roman. Je reviendrai.
 
Simulacre, tout d'abord bienvenu. Content d'observer que votre premier post est aussi chargé. Effectivement, vous touchez un point bien sensible (le point G? ha ha) auquel je n'avais pas pensé ou peut-être inconsciemment esquivé en ne disant pas ce que je considérais comme érotique ou pornographique dans ma liste.
Vaste question. J'y répondrais d'abord en précisant que nous ne sommes pas tenus à nous limiter aux romans ou essais, les lectures pouvant être de bandes dessinées ou de poèmes comme tu l'as relevé. Pour moi, l'érotisme est avant tout une manipulation intellectuelle de nos sens sexuels (je sais, pas très bien tourné, mais vous m'enverrez au proviseur plus tard). Par là, j'entends que l'érotisme est réfléchi tandis que le pornographique est plus senti sauvagement, je dirais. Peu importe que les téléfilms érotiques de M6 ne montrent pas de pénétration et se cachent derrière des danses de sept voiles à la Hamilton; ils ne sont pour moi qu'une timide interprétation de ce que l'érotisme peut offrir et ne servent qu'à titiller le masturbateur nostalgique du week end qui espère voir un bout de fesse ou quelque poil avant une pub tonitruante.
Si nous parlons maintenant de livres érotiques ou pornographiques, et bien je dois dire qu'il était peut-être une erreur de considérer un livre comme pornographique puisque par définition le graphisme sexuel peut-il être écrit? Entendez bien ce que je désigne par cette question. Evidemment quand la comtesse entraine le majordome dans une alcove, l'acte peut être décrit aussi cruement qu'on le veuille et l'image construite en nous sera d'autant plus précise et concrète, mais là est le centre de mon idée: du fait de cette réflexion sur l'acte sexuel ou sur la possibilité de cet acte, sur les possibilités qui peuvent y mener; tout ce qui se passe dans le champ de cette réflexion est pour moi érotique et relève de l'érotisme. Tandis que la pornographie est vue (comme une bande dessinée ou un film) et non lue, de cette manière la pornographie est du déjà-réfléchi, du déjà-scripté alors que des lectures érotiques, aussi décrites qu'elles soient, amèneront encore plus de réflexions.

Vous parlez de Baudelaire, quel meilleur example pour moi qui n'a jamais vu un potentiel érotique dans ses poèmes, mais pour moi j'entends! L'érotisme est aussi là où chacun le voit. De ce fait, Lautréamont pourrait être vû comme érotique je pense, même si ça fait longtemps que j'ai lu Les chants de Maldoror. Qui sait, peut être certains considérent Jane Austen comme érotique ou les romans de Harlequin?

Ce livre de Marguerite Duras a l'air intéressant. D'Alina Reyes, je n'ai lu que Le boucher, qui m'a un peu déçu.
Enfin voilà ce que j'avais à dire pour l'instant. La suite au prochain épisode.
 
D'accord pour Alina Reyes; je m'emoustillais d'avance a la lire et ai ete terriblement decue. Justine fut, je crois, l'oeuvre qui m'a le plus marquee. Les onze mille verges m'a presque choquee, specialement la scene dans le train. Je ne sais si Lolita est considere erotique mais je dois admettre m'etre masturbee de nombreuses fois avant de pouvoir en terminer la lecture.
Et M6 presente encore des films pseudo erotiques?
 
Merci pour votre mot de bienvenue, Mr Edward. J'erre sur Lit depuis bien longtemps, d'une histoire à l'autre (en anglais habituellement) mais n'avait encore pas eu envie de participer aux forums. En jetant un coup d'oeil au forum français, j'ai pensé qu'un peu de sang frais ne ferait pas de tort, ni à vous, ni à moi.

Pour moi, l'érotisme est avant tout une manipulation intellectuelle de nos sens sexuels

Et moi qui me croyait sagement à l'abri de toute manipulation! :rolleyes: Vive la manipulation! Un peu de sérieux, c'est difficile pour moi mais je devrais pouvoir y arriver. Effectivement, votre description me semble juste quoique peut-être incomplête, je dis bien peut-être. Les moments érotiques les plus forts pour moi sont peut-être justement ceux ou le mécanisme de manipulation que l'auteur utilise est invisible. Il y a quelques années alors que je travaillais sur la symbolique du vampire en littérature, j'ai travaillé sur une partie d'un roman ("Lost Souls" de Poppy Z. Brite) ou un certain baiser était échangé entre deux personnages. Ce baiser, je ne l'avais pas vu venir, pas celui là, pas entre ces deux personnages. Je me souviens avoir interrompu ma lecture en me demandant comment l'auteure avait fait pour que je désire autant ce fameux baiser et de façon tout à fait inconsciente. J'ai, bien sûr, feuilleté ce que j'avais déjà lu afin d'essayer de dépister ce fameux mécanisme que l'auteure avait mis en place et qui était passé totalement innaperçu à ma première lecture. Un simple baiser mais un moment érotique très fort. Une des rares fois ou la manipulation s'est déroulée à mon insu, habituellement j'accepte de jouer le jeu tout simplement.

Si nous parlons maintenant de livres érotiques ou pornographiques, et bien je dois dire qu'il était peut-être une erreur de considérer un livre comme pornographique puisque par définition le graphisme sexuel peut-il être écrit?

Je comprends votre réflexion par contre j'hésite à abonder dans votre sens. Ce qui en anglais est désigné comme "stroke" ne pourrait-il pas être considéré comme de la pornographie. J'hésite et ose me demander s'il ne s'agit pas tout simplement d'un jugement de valeur de ma part (je veux bien admettre que malgré un esprit ouvert il m'arrive à moi aussi d'en porter).

Qui sait, peut être certains considérent Jane Austen comme érotique ou les romans de Harlequin?

Oh! Des vestiges d'une pudeur que je croyais enfouie très profondément viennent de refaire surface. ;) Jane Austen? Érotique? Certains oseraient, vous croyez? Tsk, tsk. Quoi que, à bien y penser, le personnage d'Emma aurait toutes les charactéristiques requises pour faire une excellente héroïne dans une petite histoire érotique ;) mais pas dans le roman de Mme Austen. Vous allez beaucoup plus loin que moi Mr Edward mais c'est ma faute, c'est moi qui ai ouvert la porte.

Quant aux romans Harlequin, j'avoue que je suis en territoire inconnu. Je n'ai aucune idée précise de leur contenu et les ai toujours considéré comme des contes de fées pour adultes sans avoir jamais pris la peine d'aller vérifier de quoi il retournait exactement. Quoi que cette fameuse "recette" avec quelques variantes qui résulte en un roman de style Harlequin existe également dans la littérature érotique. En m'arrêtant pour y penser un peu, je dois admettre qu'ils ont peut-être plus en commun que je ne le croyais à première vue? Une grande partie des histoires érotiques qu'on retrouve sur un site tel que Lit ne sont-elles pas que des variantes d'une même "recette"? Ça y est, je viens encore d'ouvrir une autre porte sur un terrain glissant. :D Ne me dites pas que je vais devoir aller me procurer un de ces romans pour vérifier mes dires?! Là c'est un snobisme qui vient de faire surface. :rolleyes:

Au plaisir de discuter avec vous.

(N.B. Est-ce que c'est mon ordi seulement ou est-ce que vous arrivez à mettre un accent grave sur le "u"? J'arrive à faire les autres accents sur les autres lettres mais pas celui là et ça me tombe sur les nerfs.)
 
sxylilslut said:
Les onze mille verges m'a presque choquee, specialement la scene dans le train.

Vous êtes en bonne compagnie dans cette situation, je n'en doute pas. Soit les lecteurs sont choqués, soit ils sont amusés face à la démesure qui y règne. Je n'en ai pas encore rencontré qui étaient simplement "émoustillés". Ce qui ne veux pas dire qu'ils n'existent pas, qui sait? Mais je crois que ce bouquin choque encore la plupart des gens et j'avoue que mon humour est parfois un peu à côté de la norme.
 
Cher (chère ?) Simulacre, vous me coupez l'herbe sous le pied… Baudelaire, et plus particulièrement Les Bijoux, constitue un sommet de l'érotisme. Érotisme car, pour contribuer au débat, tout est suggéré, effleuré, à peine dévoilé… La très chère dont il est question est elle blonde, brune, mince, opulente, ses yeux sont ils verts ou noirs? Et les bijoux? Fine chaîne enserrant la taille, anneaux ornant les tétons, collier d'esclave? Chacun est libre d'imaginer, de rêver, de fantasmer…
Pour la petite histoire, Les Bijoux fait partie des poèmes condamnés en 1857. La Cour de Cass' ne réhabilitera Baudelaire qu'en 1949… Pour ceux que le sujet intéresserait, je les renvoie à la lecture de l'article que Sollers a publié récemment dans le Nouvel Obs.

La transition est toute trouvée. Outre qu'il est un critique d'art, philosophe, essayiste, biographe, etc… de grand talent, Philippe Sollers est également un grand romancier. J'ai déjà écrit dans mes opinions superflues tout le bien que je pense de lui, et de sa vision de l'érotisme.

Sade. Cela fait une paie que je n'ai pas relu l'une ou l'autre de ses œuvres. Dans le souvenir que j'en ai, cela est trop grossier (comme opposé à "raffiné"), trop facile, trop évident (et donc plus pornographique qu'érotique) pour pouvoir me plaire encore. Mais, à l'époque où j'ai découvert ses ouvrages, c'était les plus osés que l'on pouvait trouver sur les plus hauts rayonnages de la bibliothèque du lycée. A l'époque susmentionnée, lire Sade me donnait une attitude, une posture, d'intellectuel maudit, d'érotomane déclaré, d'obsédé sexuel - hélas non pratiquant -, qui, joint à mon look gothique avant l'heure, inquiétait les filles et fascinait les garçons. A moins que ce ne soit l'inverse.
Sans compter que cette citation: Il n'est aucune sorte de sensation qui soit plus vive que celle de la douleur ; ses impressions sont sûres, elles ne trompent point comme celles du plaisir, extraite de Justine, pourrait servir de devise à tous les masos de la Terre…

Apollinaire (mettons les choses au point: 1 p, 2 l, 1 n), avec ses 11 000 verges, ou Les exploits d'un jeune Dom Juan, m'a fait hurler de rire, plus qu'excité. C'est tellement hénaurme, tellement ubuesque... Par contre, Lettres à Lou... Que de beauté, que de douceur, que de désir... Un de mes livres de chevet*.

Joë Bousquet, dans Le cahier noir, nous livre quelques belles pages d'un érotisme d'autant plus magnifié que l'auteur, paralysé à la suite d'une balle reçue dans la colonne vertébrale durant la Première guerre mondiale, n'a pu que fantasmer ses inventions... Avertissement au lecteur, il s'agit d'un érotisme obscur, dur, éloigné des joyeustés d'un déjeuner sur l'herbe qui virerait au libertinage... C'est fort, brûlant, enflammé, proche de Bataille, avec en sous-oeuvre, latente, une noirceur à déconseiller aux âmes sensibles et fleur-bleue.

Christine Orban, que l'on imaginerait plus figurer dans les chroniques de Elle que dans ces parages, m'avait ému, touché, dans J'étais l'Origine du monde, biographie romancée de la jeune irlandaise qui servit de modèle à Courbet pour son tableau éponyme.

La liste serait longue des auteurs qui ont, pas forcément à dessein, provoqué quelques émois par leurs écrits. J'ai racheté récemment, d'occasion, Les bêtises de Jacques Laurent, juste en raison d'un passage dont le souvenir m'avait ému. Et enflammé mon imagination.


Ah, et j'ai l'impression que les films roses diffusés par M6 le dimanche soir appartiennent au passé. Comme les Cocogirls, la Série rose, les conseils de Madame France …

_________
* ce qui me fait souvenir d'une idée, pour un nouveau forum: Quels sont vos livres de chevet?
 
Cher (chère ?) Simulacre

Ahh! Tentation! Vilaine Tentation! Ne savez vous donc pas que c'est la meilleure façon de m'inciter au jeu? Il n'est pas dans ma nature de résister à l'envie de jouer. Pourtant, puisque je suis nouvelle ici, je serai polie.

vous me coupez l'herbe sous le pied...

J'aurais de beaucoup préféré vous enlever les mots de la bouche, j'aurais pu utiliser ma langue pour ce faire au lieu de ce clavier. ;)

Merci pour l'article de Sollers, très informatif. J'ai également pris quelques notes pour mes lectures à venir. Lettres à Lou... m'intéresse particulièrement. Je verrais demain si je peux le trouver ou si je dois le commander.
 
simulacre said:
Et moi qui me croyait sagement à l'abri de toute manipulation! :rolleyes: Vive la manipulation! Un peu de sérieux, c'est difficile pour moi mais je devrais pouvoir y arriver. Effectivement, votre description me semble juste quoique peut-être incomplête, je dis bien peut-être. Les moments érotiques les plus forts pour moi sont peut-être justement ceux ou le mécanisme de manipulation que l'auteur utilise est invisible. Il y a quelques années alors que je travaillais sur la symbolique du vampire en littérature, j'ai travaillé sur une partie d'un roman ("Lost Souls" de Poppy Z. Brite) ou un certain baiser était échangé entre deux personnages. Ce baiser, je ne l'avais pas vu venir, pas celui là, pas entre ces deux personnages. Je me souviens avoir interrompu ma lecture en me demandant comment l'auteure avait fait pour que je désire autant ce fameux baiser et de façon tout à fait inconsciente. J'ai, bien sûr, feuilleté ce que j'avais déjà lu afin d'essayer de dépister ce fameux mécanisme que l'auteure avait mis en place et qui était passé totalement innaperçu à ma première lecture. Un simple baiser mais un moment érotique très fort. Une des rares fois ou la manipulation s'est déroulée à mon insu, habituellement j'accepte de jouer le jeu tout simplement.



Je comprends votre réflexion par contre j'hésite à abonder dans votre sens. Ce qui en anglais est désigné comme "stroke" ne pourrait-il pas être considéré comme de la pornographie. J'hésite et ose me demander s'il ne s'agit pas tout simplement d'un jugement de valeur de ma part (je veux bien admettre que malgré un esprit ouvert il m'arrive à moi aussi d'en porter).



Oh! Des vestiges d'une pudeur que je croyais enfouie très profondément viennent de refaire surface. ;) Jane Austen? Érotique? Certains oseraient, vous croyez? Tsk, tsk. Quoi que, à bien y penser, le personnage d'Emma aurait toutes les charactéristiques requises pour faire une excellente héroïne dans une petite histoire érotique ;) mais pas dans le roman de Mme Austen. Vous allez beaucoup plus loin que moi Mr Edward mais c'est ma faute, c'est moi qui ai ouvert la porte.

Quant aux romans Harlequin, j'avoue que je suis en territoire inconnu. Je n'ai aucune idée précise de leur contenu et les ai toujours considéré comme des contes de fées pour adultes sans avoir jamais pris la peine d'aller vérifier de quoi il retournait exactement. Quoi que cette fameuse "recette" avec quelques variantes qui résulte en un roman de style Harlequin existe également dans la littérature érotique. En m'arrêtant pour y penser un peu, je dois admettre qu'ils ont peut-être plus en commun que je ne le croyais à première vue? Une grande partie des histoires érotiques qu'on retrouve sur un site tel que Lit ne sont-elles pas que des variantes d'une même "recette"? Ça y est, je viens encore d'ouvrir une autre porte sur un terrain glissant. :D Ne me dites pas que je vais devoir aller me procurer un de ces romans pour vérifier mes dires?! Là c'est un snobisme qui vient de faire surface. :rolleyes:

Au plaisir de discuter avec vous.

(N.B. Est-ce que c'est mon ordi seulement ou est-ce que vous arrivez à mettre un accent grave sur le "u"? J'arrive à faire les autres accents sur les autres lettres mais pas celui là et ça me tombe sur les nerfs.)

Oui, mais la manipulation invisible est encore plus la preuve d'une réelle manipulation. "Lost souls", quelle bel example. Un de mes livres favoris, le croirez-vous? J'ai tout d'un coup une sensation de déjà vu, nous connaissons-nous? lol
Quel est ce "stroke" dont vous parlez? Une sorte de porno?
Oui, n'ayant jamais lu du Jane Austen, je ne saurais en dire plus. Mais je vais commencer à mes risques et périls la lecture de "Persuasion" dans la langue originale, siouplait, oui je suis comme ça, moi.
Je ne citais les Harlequins que pour l'image qu'ils ont mais je n'en ai jamais lu.
Et les téléfilms érotiques de M6 sont peut-être bien révolus, je n'en parlais que comme souvenir.
Au plaisir. Et je crois effectivement que je peux mettre un ù sur le u.
:)
 
simulacre said:
Ahh! Tentation! Vilaine Tentation! Ne savez vous donc pas que c'est la meilleure façon de m'inciter au jeu? Il n'est pas dans ma nature de résister à l'envie de jouer. Pourtant, puisque je suis nouvelle ici, je serai polie.


I can resist everything but temptation (Oscar Wilde - quel sot de l'avoir confondu avec Lord Byron). Et je vous en prie, ne restez pas polie trop longtemps.

Pour les Lettres à Lou, elles sont (étaient ?, la FNAC les donne comme épuisées) disponibles dans la collection L'imaginaire, chez Gallimard. Par contre, j'ai vu entendu un jour sur CD un enregistrement de ces lettres lues par...?


simulacre said:
Quant aux romans Harlequin, j'avoue que je suis en territoire inconnu. Je n'ai aucune idée précise de leur contenu et les ai toujours considéré comme des contes de fées pour adultes sans avoir jamais pris la peine d'aller vérifier de quoi il retournait exactement. Quoi que cette fameuse "recette" avec quelques variantes qui résulte en un roman de style Harlequin existe également dans la littérature érotique. En m'arrêtant pour y penser un peu, je dois admettre qu'ils ont peut-être plus en commun que je ne le croyais à première vue? Une grande partie des histoires érotiques qu'on retrouve sur un site tel que Lit ne sont-elles pas que des variantes d'une même "recette"? Ça y est, je viens encore d'ouvrir une autre porte sur un terrain glissant. :D Ne me dites pas que je vais devoir aller me procurer un de ces romans pour vérifier mes dires?! Là c'est un snobisme qui vient de faire surface. :rolleyes:

Il existe sans nul doute un recette en matière de récits érotiques, comme il existe une recette dans la littérature en général: ne reconnaît-on pas, à la lecture de quelques phrases, au résumé d'une histoire, la patte, le style de tel ou tel? Simplement, pour étendues qu'elles soient, les possibilités offertes par les variations physiques sont limitées. Qu'elles se déroulent au Moyen-Age, chez les Azeans, à la cour de François Ier ou sommet de l'Empire State building, il s'agit toujours, au final, d'introduire une zigounette dans un pilou-pilou*. D'autre part, dans le cas qui nous occupe, l'érotisme littéraire, ne perdons pas de vue le but final: l'excitation du lecteur. Comme ces films pornos dont on zappe allégrement des dialogues (sic) et les scènes de transition, pour arriver au sujet principal.
Pour avoir, modestement et sans grand talent, tenté d'écrire (seul ou en collaboration) des rétits érotiques, je peux vous assurer que ce sont les scènes de transition les plus difficiles à écrire.


Mr Edward said:
Oui, mais la manipulation invisible est encore plus la preuve d'une réelle manipulation. Et je crois effectivement que je peux mettre un ù sur le u.
:)

Si la manipulation reste invisible au yeux du manipulé, peut-on encore parler de manipulation?


Outre l'accent sur le u, je peux aussi mettre un tilde sur le n. ñ. Et toc.


_________
* à juste titre, vous pourriez m'objecter qu'il peut aussi s'agir d'introduire une zigounette dans un trouffignon, ou pas de zigounette du tout, ou pléthore de zigounettes, mais enfin, vous saisissez l'idée...
 
Last edited:
Je suis crevée ce soir donc vous aurez j'espère l'amabilité de m'excuser si je semble chercher mes mots, c'est effectivement le cas (je semble fonctionner en mode anglais seulement et être incapable de passer au mode français).

Mr. Edward, j'ai été surprise d'apprendre que vous connaissiez Lost Souls, je n'avais donné la référence que par habitude en croyant qu'aucun d'entre vous ne connaîtrait ce roman. J'avoue n'avoir rien lu d'autre de Poppy Z. Brite mais j'avais apprécié ce premier roman autant pour son écriture que pour son originalité dans le traitement du vampire. Elle avait d'ailleurs gagné je ne sais plus quel prix lors de sa parution (le nom du prix ne me revient pas et je suis trop crevée pour faire des recherches, je peux seulement vous dire de mémoire que c'est un prix littéraire étroitement lié à la communauté gaie, jouissant d'un certain prestige et que le roman "Fried green tomatoes"avait quelques années auparavant remporté ce même prix. La mémoire est une fascinante faculté n'est-ce pas, je suis constamment étonnée devant l'illogisme dont la mienne fait usage.) J'avais trouvé amusant que la biographie de Mme Brite indique qu'elle était auparavant effeuilleuse. Transition intéressante n'est-ce pas, effeuilleuse à écrivain? :)

Ce qu'on qualifie de "stroke story" est une petite histoire érotique réduite à son plus simple appareil. Oubliez la psychologie des personnages, elle est inexistante. En fait il s'agit plus de mise en scène pour présenter un passage érotique que d'une histoire.

Je ne suis pas certaine que Persuasion soit une bon choix pour un premier contact avec l'oeuvre de Jane Austen mais d'autres pourraient être en désaccord. Certains soupçonnent que ce roman pourrait être vaguement autobiographique (?) et bien qu'il soit habituellement considéré comme son roman le plus "sérieux" je ne le crois pas représentatif de son oeuvre. Personnellement, pour un premier contact, je vous aurais dirigé vers quelque chose de plus léger, de plus amusant. Pride and prejudice est probablement celui de ses romans qui est le plus lu mais personnellement je vous conseillerais Emma. C'est un personnage tout à fait charmant qui du haut de son ignorance et de sa naiveté (qu'elle croit être éducation et sagesse) porte des jugements sur tout et en paie les conséquences. Il y a longtemps que je n'ai pas mis le nez dans l'oeuvre de Jane Austen mais j'avais effectivement lu tous ses romans et le souvenir d'Emma amène toujours un sourire à mes lèvres.

M. Chauderlos je me suis procuré un exemplaire de Lettres à Lou. J'ai été chanceuse ma librairie habituelle l'avait en magasin.

* à juste titre, vous pourriez m'objecter qu'il peut aussi s'agir d'introduire une zigounette dans un trouffignon, ou pas de zigounette du tout, ou pléthore de zigounettes, mais enfin, vous saisissez l'idée...

Oh la là! Que de possibilités, ma pauvre tête, épargnez-moi je suis blonde. :D

Il existe sans nul doute un recette en matière de récits érotiques, comme il existe une recette dans la littérature en général

Oui, certains théoriciens de la littérature ont d'ailleurs voulu quantifier le nombre de ces "recettes" il me semble. Ils sont d'ailleurs arrivés à des résultats différents mais "mesurait-il" la même chose et utilisaient-ils la même unité de mesure? Vous n'allez tout de même pas me demander de vous fournir des noms ce soir, n'est-ce pas? Mon système de classement mnémonique n'est pas en état de fonctionner. :confused: De toute façon j'ai la nette impression que vous pourriez en savoir beaucoup plus long que moi sur le sujet. Je me trompe?

Pour avoir, modestement et sans grand talent, tenté d'écrire (seul ou en collaboration) des rétits érotiques, je peux vous assurer que ce sont les scènes de transition les plus difficiles à écrire.

Point de modestie, vous avez une très bonne plume. Ma propre expérience est par contre opposé à la votre ici. Les scènes érotiques sont toujours celles que j'écrit en dernier, en partie (seulement) parce que je les trouve plus difficiles.

Outre l'accent sur le u, je peux aussi mettre un tilde sur le n. ñ. Et toc.

"Men will be men" :rolleyes: :D Toujours ce besoin de renchérir. :) Heureusement pour moi que la très jolie Pixie a eu la gentillesse de me venir en aide "ù" car s'il avait fallu que je compte sur vous messieurs pour me donner le code à faire peut-être que les cheveux blancs aurait eu le temps de faire leur apparation. ;)

Sur ce, comme de toute évidence je n'arrive plus à former des phrases grammaticalement correctes, je vais me glisser sous les draps.

Bons baisers de Montréal :kiss:
 
Quelle prose… que sera-ce le jour où vous serez en forme…

simulacre said:
"Fried green tomatoes"

Fried green tomatoes n'aurait-il pas été porté à l'écran sous le titre Beignets de tomates vertes? Comme vous, j'ai la flemme de vérifier sur imdb ou ailleurs.

Je voudrais revenir un instant sur Laclos et les Liaisons dangereuses. Il me semble qu'il existe un malentendu sur cet ouvrage, sans doute encouragé par les diverses adaptations qui, de Vadim à Stephen Frears, en ont été tirées.
Il ne s'agit pas, mais alors pas du tout, d'une apologie du libertinage, ses charmes, ses cruautés. Bien au contraire, Laclos, père de famille respectable et catholique fervent, a voulu le condamner avec la dernière fermeté. Deux indices, qui ne devraient pas tromper: la citation, en introduction, d'un passage des Évangiles (et une fois encore, la flemme…) et l'admiration que vouait l'auteur à Rousseau. Avouez qu'avec ce dernier, nous sommes loin des fantasmes de trahison et d'adultères… Quoi que, la scène de la fessée, au début des Confessions, pourrait en émoustiller quelques uns…

simulacre said:
Je ne suis pas certaine que Persuasion soit une bon choix pour un premier contact avec l'oeuvre de Jane Austen mais d'autres pourraient être en désaccord.

Jane Austen, que je n'ai jamais lue, était jusqu'à récemment associée, allez savoir pourquoi, à ces écrivains pour vieilles dames anglaises… Je vais dès que la pile de lectures en cours s'amenuisera, remédier à cette lacune.

simulacre said:
Oui, certains théoriciens de la littérature ont d'ailleurs voulu quantifier le nombre de ces "recettes" il me semble. Ils sont d'ailleurs arrivés à des résultats différents mais "mesurait-il" la même chose et utilisaient-ils la même unité de mesure? Vous n'allez tout de même pas me demander de vous fournir des noms ce soir, n'est-ce pas? Mon système de classement mnémonique n'est pas en état de fonctionner. De toute façon j'ai la nette impression que vous pourriez en savoir beaucoup plus long que moi sur le sujet. Je me trompe?

La question est cruciale. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, tout est affaire de référents et d'unités de mesure. Il existe un test, utilisé à titre de démonstration lorsqu'on enseigne la communication et ses codes, destiné à démontrer que chacun applique à une situation donnée son propre système de valeurs (exemple: se lever tôt, selon les individus, peut être à 5 heures, à 7 heures, à midi…). La même chose s'applique fort bien au sujet qui nous occupe.
Nous pourrions créer une échelle rose, dont le degré 1 serait un baiser platonique, un effleurement, un regard, le degré 2, un baiser plus appuyé, une partie du corps non-érogène dénudée, le degré 3, un baiser avec la langue, etc… jusqu'au degré 100, la débauche de zigounettes, de foufounes et de troufignons déjà évoquée.
Mais… cette classification (sauf à envisager un échantillonnage à grande échelle, puis déductions statistiques, pondération par sexe, classes d'age, degré d'éducation…, rien que l'idée me fatigue à l'avance…) n'aurait de valeur qu'individuelle.
Est-ce un effet de l'age, de l'habitude, une variation saisonnière, je me sens de moins en moins attiré par l'étalage massif de corps en interaction, pour ne chercher que des détails, des allusions, des suggestions… J'ai déjà, quelque part par ici, chanté les louanges de la confrontation Gabin-Bardot au début d' En cas de malheur. Rien, ou presque n'est montré: les jambes, fort belles, de Brigitte Bardot, le haut de ses bas, ses jarretelles… Et pourtant, l'ensemble est mille fois plus sensuel, partant plus excitant, que la scène finale de Horny Debra's First Anal Gang Bang.

simulacre said:
Point de modestie, vous avez une très bonne plume. Ma propre expérience est par contre opposé à la votre ici. Les scènes érotiques sont toujours celles que j'écrit en dernier, en partie (seulement) parce que je les trouve plus difficiles.

Merci pour vos compliments… Attendez de voir si le ramage se rapporte au plumage… Puis-je pousser la curiosité jusqu'à vous demander ce que vous lûtes de moi?

simulacre said:
"Men will be men" Toujours ce besoin de renchérir.
Enfin, oui, men will be men. Ce besoin de surenchérir; dès qu'une nouvelle poule entre dans le poulailler, les coqs bombent le torse, affûtent leurs ergots, lissent leurs plumes…

Veuillez agréer, Mademoiselle, et vous estimés lecteurs et lecteuses, etc...
 
Last edited:
simulacre said:
J'avais trouvé amusant que la biographie de Mme Brite indique qu'elle était auparavant effeuilleuse. Transition intéressante n'est-ce pas, effeuilleuse à écrivain? :)

Je ne suis pas certaine que Persuasion soit une bon choix pour un premier contact avec l'oeuvre de Jane Austen mais d'autres pourraient être en désaccord. Certains soupçonnent que ce roman pourrait être vaguement autobiographique (?) et bien qu'il soit habituellement considéré comme son roman le plus "sérieux" je ne le crois pas représentatif de son oeuvre. Personnellement, pour un premier contact, je vous aurais dirigé vers quelque chose de plus léger, de plus amusant. Pride and prejudice est probablement celui de ses romans qui est le plus lu mais personnellement je vous conseillerais Emma. C'est un personnage tout à fait charmant qui du haut de son ignorance et de sa naiveté (qu'elle croit être éducation et sagesse) porte des jugements sur tout et en paie les conséquences. Il y a longtemps que je n'ai pas mis le nez dans l'oeuvre de Jane Austen mais j'avais effectivement lu tous ses romans et le souvenir d'Emma amène toujours un sourire à mes lèvres.

Chère Simulacre, je ne suis nullement surpris par le fait que Mme Brite fut effeuilleuse comme vous le dites élegamment. En ce qui concerne Jane Austen, j'ai en fait deux livres d'elle en anglais que j'ai pris chez une de mes grands-mères qui n'en voulaient plus avec certains polars et autres livres datant des années 50. Le problème est qu'en commençant "Persuasion" de Jane Austen, je me suis rendu compte que cette édition était écrite en très petit, très ramassé ce qui rendit ma lecture difficile. J'ai cette sorte de snobisme ou manie peut être qui fait que je ne peux pas lire un livre si les pages ne respirent pas. De surcroit, un livre d'une telle époque a une écriture chargée et précieuse avec des mots qu'il me fallait chercher dans le dico.
J'ai donc abandonné ma lecture et décidé de me séparer de se livre ultérieurement en me disant que je trouverais bien une version en français lisible plus tard.
L'autre livre est "Sense and sensibility" mais étant en ce moment même plongé dans la période de L'Ancien Empire en lisant une biographie de Richelieu ainsi qu'un livre sur Les diables de Loudun, un sujet sur lequel je pourrais discuter plus amplement mais qui prendra trop de largeurs dans ce message; je prèfère reléguer ce nouvel essai à plus tard. Cela dit, je regarderai aux alentours pour une traduction d'Emma. Merci de vos conseils :)
 
chauderlos said:
Qu'elles se déroulent au Moyen-Age, chez les Azeans, à la cour de François Ier ou sommet de l'Empire State building, il s'agit toujours, au final, d'introduire une zigounette dans un pilou-pilou*. D'autre part, dans le cas qui nous occupe, l'érotisme littéraire, ne perdons pas de vue le but final: l'excitation du lecteur. Comme ces films pornos dont on zappe allégrement des dialogues (sic) et les scènes de transition, pour arriver au sujet principal.
Pour avoir, modestement et sans grand talent, tenté d'écrire (seul ou en collaboration) des rétits érotiques, je peux vous assurer que ce sont les scènes de transition les plus difficiles à écrire.




Si la manipulation reste invisible au yeux du manipulé, peut-on encore parler de manipulation?

Hmm le pilou pilou. Ce terme imagé est nouveau pour moi et me transporte dans un monde...spécial. Aaah les mystères du pilou pilou... :D
J'ai moi même tenté d'écrire des nouvelles érotiques...qui à mon avis tiennent plus du "stroke" que décrivait notre chère Simulacre, bien que j'accorde une grande importance à la préparation du contexte, des décors et des enjeux de la situation. Si vous êtes tous gentils, Mr Edward postera peut être une de ses fantaisies ici même un jour. :nana: lol enfin...plus sérieusement, il est effectivement difficile, voire très difficile de finir l'écriture avant que l'excitation arrive à...son but. lol Car plus on est honnête par rapport à ses fantasmes, plus on est précis par rapport aux détails...et bien, plus on y arrive vite lol.

Pour revenir sur la manipulation, je n'ai peut être pas été assez clair dans la façon dont je voyais la chose. Pour moi, l'écrivain érotique manipule le lecteur, encore plus intimement évidemment qu'un écrivain d'un autre style. Que le lecteur soit conscient ou pas de l'endroit où veut l'emmener l'écrivain, peu importe. Je pense que le lecteur ne jouerait pas le jeu s'il était trop conscient de ce qui pourrait arriver. Maintenant il est clair qu'un bon lecteur met en marche sa propre machine créatrice tandis qu'il lit, de telle manière qu'il voit des choses entre les lignes...mais il est donc tellement chargé qu'il en est aveuglé par ses propres visions tandis que sa machine est nourrie des mots de l'écrivain. De sorte qu'il n'est plus conscient de la manipulation.
J'espère que je me suis bien fait comprendre...
 
Mr Edward said:
Hmm le pilou pilou. Ce terme imagé est nouveau pour moi et me transporte dans un monde...spécial. Aaah les mystères du pilou pilou... :D ...

Vos compliments me vont droit au coeur, mais épargnent le visage:

les yeux dans les yeux, la main dans la main et la zigounette dans le pilou-pilou

est une expression de Pierre Desproges. Mon maître à penser.
 
chauderlos said:
Vos compliments me vont droit au coeur, mais épargnent le visage:

les yeux dans les yeux, la main dans la main et la zigounette dans le pilou-pilou

est une expression de Pierre Desproges. Mon maître à penser.

Désolé, je n'avais pas conscience que ces mots venaient de notre cher Desproges.
"Vos compliments me vont droit au coeur, mais épargnent le visage" est parfait cependant. Rien à rajouter à cela :)
 
Mr Edward said:
Désolé, je n'avais pas conscience que ces mots venaient de notre cher Desproges.
"Vos compliments me vont droit au coeur, mais épargnent le visage" est parfait cependant. Rien à rajouter à cela :)


Si ce n'est qu'il s'agit d'une citation du Maréchal Ney. Ou du Duc d'Enghien. Enfin, d'un illustre retombé dans l'oubli après avoir été fusillé. Pas de quoi ressortir le Mourre pour vérifier.

A part ça... j'adresse mes plus plates excuses pour une grossière erreur dans ma contribution précédente. Seul Jean-Jacques R. est cité en introduction aux Liaisons. La citation religieuse est elle placée au début de Point de lendemain, de Vivant Denon*. Tiens, une autre lecture érotique, dont les premières phrases valent leur pesant de cacahouètes:

J'aimais éperdument la comtesse de *** ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa ; je me fâchai ; elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna ; et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes.

J'ai entendu, dans un autre registre, des opinions contrastées sur les aventures de la Belle au bois dormant, par Ann Rice. Qu'en avez vous pensé?

Ah, si... bon, je dois reconnaître qu'il ne s'agit pas à franchement parler d'un livre érotique, mais que de beauté, que de passion, que d'amour... A ma connaïssance, les plus belles lettres d'amour jamais écrites (mais vous pouvez me contredire), et la langue française, au XVIIe... Les lettres de la religieuse portugaise (anonyme)**. Au début, j'ai été attiré par le titre, pensant y trouver un comte grivois comme le XVIIIe en a tant produit... Rien de tout ça, mais ... une émotion si grande...*soupir* voilà que j'deviens sentimental, à c'te heure...

Juste un extrait, que je recopie pour vous, ne reculant devant aucun effort pour vous complaire:

…je suis résolue à vous adorer toute ma vie, et à ne voir jamais personne ; et je vous assure que vous ferez bien aussi de n’aimer personne. Pourriez-vous être content d’une Passion moins ardente que la mienne ? Vous trouverez, peut-être, plus de beauté (vous m’avez pourtant dit autrefois, que j’étais assez belle) mais trouverez jamais tant d’amour, et tout le reste n’est rien.

Il paraît qu'il en existe une version illustrée par Manara, mais je ne l'ai jamais vue. Mais connaissant Manara...

________
* disponible librement :http://www.bmlisieux.com/archives/pointde.htm
** également disponibles, puisque je les ai imprimées, mais je ne retrouve plus l'adresse...
 
Burokrat said:
Je jette un coup d’œil à ma bibliothèque et vous reviendrai là-dessus dès lundi, cher collègue.

Last edited by Burokrat : Yesterday at 10:33 AM. Reason: J’ai pas indiqué QUEL lundi. Les nerfs, OK ?

:D C'est l'avatar qui a attiré mon attention ensuite j'ai vu la petite note. :D
 
Cher Chauderlos,

Quelle prose… que sera-ce le jour où vous serez en forme…

Moi? Et voilà que vous me faites rougir.

Fried green tomatoes a effectivement été porté à l’écran. Je crois même que Mme Flagg elle-même a écrit le scénario adapté de son roman. La distribution comprenait entre autres Kathy Bates et Mary Stuart Masterson. Au Québec le titre français était je crois Le secret est dans la sauce mais il arrive parfois que les films ne portent pas le même titre au Québec et en France. J’en ai fait moi-même l’expérience les premiers mois où j’ai habité Paris (il y a quelques années), me fiant sur des titres qui m’était inconnus il m’est arrivé de voir deux fois des films qui n’en valaient pas la peine. Je crois que cela se fait de moins en moins ou peut-être même plus du tout, il me semble que nous nous soyons mis au diapason au niveau des titres.

Je voudrais revenir un instant sur Laclos et les Liaisons dangereuses. Il me semble qu'il existe un malentendu sur cet ouvrage, sans doute encouragé par les diverses adaptations qui, de Vadim à Stephen Frears, en ont été tirées.
Il ne s'agit pas, mais alors pas du tout, d'une apologie du libertinage, ses charmes, ses cruautés.

D’accord mais, les intentions de l’auteur et le résultat obtenu font parfois deux. Mme de Merteuil porte d’ailleurs « son âme sur sa figure » rongée par la petite vérole à la toute fin. Quoi de plus moraliste et j’avoue adorer cette image. N’empêche pourtant que je me souviens très bien qu’à la première lecture des Liaisons mon imagination fut enflammée. Les liaisons dangereuses est, et restera, pour moi je dis bien, un pilier dans mon cheminement littéraire à la découverte de l’érotisme.

Je me suis plantée tout à l’heure devant ma bibliothèque, me disant que je devais retrouver le nom de ceux qui ont voulu quantifier ces fameuses recettes que j’ai moi-même mentionné. Je sais fort bien que c’est Vladimir Propp qui indirectement m’a conduit à eux mais il faudrait que je retourne fouiller dans mes travaux d’alors pour retrouver la piste. Je vous avoue que la motivation me manque.

Merci pour vos compliments… Attendez de voir si le ramage se rapporte au plumage… Puis-je pousser la curiosité jusqu'à vous demander ce que vous lûtes de moi?

La section française de Lit me rebute habituellement parce qu’on y trouve des traductions mécaniques et quantité de textes qui comportent tant erreur qu’il m’est impossible de poursuivre ma lecture. Curieuse de voir si l’apparition du forum français dans la dernière année avait eu des conséquences sur la qualité et la quantité des textes de la section française, je suis allée jeter un coup d’œil la semaine dernière. Je suis tombée par hasard sur une de vos histoires et ai lu les trois autres immédiatement. Je crois même vous avoir laissé un petit commentaire disant que vous aviez une très bonne plume. Je n'ai pourtant fait le lien entre vous et ces histoires qu’au moment où vous avez mentionné en avoir écrit ici sur le forum.

La citation religieuse est elle placée au début de Point de lendemain, de Vivant Denon*. Tiens, une autre lecture érotique, dont les premières phrases valent leur pesant de cacahouètes:

Tiens, tiens, en voici un qui se trouve déjà dans ma bibliothèque et que je n’ai pas encore lu. Il fait partie d’une petite anthologie des « romans libertins du XVIIIe siècle » qui avait été publié chez Robert Laffont dans la collection Bouquins. Il est rare que je lise ce genre d’anthologie toute d’un trait, j’y reviens de temps à autre, lisant un roman par-ci, par-là quand l’envie se manifeste et comme celui-ci est le dernier présenté je n’en était pas encore là. Il vient de rejoindre la pile « à lire prochainement » sur mon bureau.

J'ai entendu, dans un autre registre, des opinions contrastées sur les aventures de la Belle au bois dormant, par Ann Rice. Qu'en avez vous pensé?

Ah! Celui là je ne l’ai pas terminé (le signet se trouve au trois-quarts), je me souviens l’avoir trouvé au moment où j’ai entamé le premier tome d’un ennui mortel. Mais je me souviens également m’être dit que ce n’était peut-être tout simplement pas le bon moment. Eh, oui, des aveux encore une fois, il arrive que le plaisir que je prends à lire soit directement lié à l’humeur du moment. Ce bouquin m’est tombé entre les mains au moment où je me remettais d’un immense peine d’amour, j’avais pensé qu’il serait un sain divertissement, ce ne fut pas le cas. Je réserve mon jugement sur celui-ci puisque de toute évidence je n’étais pas réceptive.

Ah, si... bon, je dois reconnaître qu'il ne s'agit pas à franchement parler d'un livre érotique, mais que de beauté, que de passion, que d'amour... A ma connaïssance, les plus belles lettres d'amour jamais écrites (mais vous pouvez me contredire), et la langue française, au XVIIe... Les lettres de la religieuse portugaise (anonyme)**. Au début, j'ai été attiré par le titre, pensant y trouver un comte grivois comme le XVIIIe en a tant produit... Rien de tout ça, mais ... une émotion si grande...*soupir* voilà que j'deviens sentimental, à c'te heure...

Il y a des bouquins qui, on dirait, reviennent constamment nous tenter et que pour une raison ou pour une autre on ne parvient jamais à lire. Les lettres de la religieuse portugaise font pour moi partie de ceux-ci, je ne suis donc pas du tout étonnée que vous en fassiez mention. À tout moment, il refait surface, quelqu’un me le mentionne comme ça en passant, étonné que je ne l’ai pas lu, me le conseillant fortement. Il va bien falloir que je finisse par le lire un jour.

Il paraît qu'il en existe une version illustrée par Manara, mais je ne l'ai jamais vue. Mais connaissant Manara...

Non? Alors ça j’aimerais bien voir! J’ai fait une petite recherche mais n’ai obtenu aucun résultat concluant. Une de mes connaissances est un fan de BD érotiques, si effectivement cette version existe il le saura. Il est à lui seul une véritable base de données. Je lui demanderai la prochaine fois que je le croiserais. Ah! vous ne savez pas ce que ça va me coûter, c’est qu’il a les mains baladeuses et la bouche affamé le vilain et qu’il ne m’inspire pas tout à fait ce que moi, de toute évidence, semble faire naître chez lui. ;)

Mr Edward, vous n'alliez tout de même pas penser que je vous avais oublié.

J'ai moi même tenté d'écrire des nouvelles érotiques...qui à mon avis tiennent plus du "stroke" que décrivait notre chère Simulacre, bien que j'accorde une grande importance à la préparation du contexte, des décors et des enjeux de la situation. Si vous êtes tous gentils, Mr Edward postera peut être une de ses fantaisies ici même un jour. lol enfin...plus sérieusement, il est effectivement difficile, voire très difficile de finir l'écriture avant que l'excitation arrive à...son but. lol Car plus on est honnête par rapport à ses fantasmes, plus on est précis par rapport aux détails...et bien, plus on y arrive vite lol.

Avez-vous essayé de les écrire pour quelqu'un d'autre? J'ai toujours trouvé plus facile d'écrire ce genre d'histoire, de les terminer plutôt, lorsque j'écris pour un amant. J'ai rarement terminé celles que je n'écrivais que pour moi ou pour des lecteurs anonymes. S'il n'y a personne dans votre lit présentement vous pouvez toujours l'écrire à une belle inconnue que vous aurez croisé aujourd'hui dans la rue ou dans le métro. Gardez en tête que le monde étant tout petit elle tombera peut-être par hasard sur votre texte et se reconnaitra (vous pourriez même lui addresser un petit mot en préface, pourquoi pas? Il faut parfois savoir se motiver, non?) Il est également, je crois, plus facile de mettre sur papier un fantasme que quelqu'un d'autre vous aura raconté.

De surcroit, un livre d'une telle époque a une écriture chargée et précieuse avec des mots qu'il me fallait chercher dans le dico.

Oui mais je crois que c'est en grande partie cette valse de mots superflus qui font l'attrait de Mme Austen. Il m'est arrivé de la lire à voix haute simplement pour le plaisir. Si on dénudait son écriture de sa préciosité je ne suis pas certaine que le résultat serait encore digne d'intérêt. Mais je vous accorde effectivement qu'il peut être difficile de la lire. Il y a longtemps que la langue anglaise ne comporte plus d'obstacle pour moi en ce qui concerne la lecture.

Pour en revenir, messieurs, à notre discussion sur les lectures érotiques, une petite anecdote qui est arrivée ce soir: J'ai entendu un bruit alors que j'étais en train de préparer le repas alors, naturellement, je suis allée voir. Un vilain garnement ailé avait fait tomber un livre de la bibliothèque (où il sait très bien qu'il n'a pas le droit d'aller) et s'acharnait à le réduire en confettis de son bec. Heureusement je suis arrivée avant qu'il n'ait fait trop de dégâts (le coin supérieur de la page seulement). Je ramasse le livre et jette un coup d'oeil à la page sur laquelle il s'acharnait:

"Robinson hésita plusieurs jours au seuil de ce qu'il appellerait plus tard la voie végétale. Il revenait tourner autour du quillai avec des airs louches, finissant par trouver du sous-entendu aux branches qui s'écartaient sous les herbes comme deux énormes cuisses noires. Enfin il s'étendit nu sur l'arbre foudroyé dont il serra le tronc dans ses bras, et son sexe s'aventura dans la petite cavité moussue qui souvrait à la jonction des deux branches. Une torpeur heureuse l'engourdit. Ses yeux mi-clos voyaient un déferlement de fleurs aux chairs crémeuses qui versaient de leurs corolles inclinées des effluves lourds et entêtants."

:D Je peux vous assurer que le filou ne sait pas lire, il ne veut même pas parler, alors lire vous imaginez, mais quand même :D ça m'a fait rigoler.

Ceci dit vous aurez peut-être reconnu un passage du Vendredi ou les limbes du Pacifique de Tournier? Certainement pas un roman érotique mais l'érotisme y est très présent.

Bons rêves messieurs :kiss:
 
Bien bien bien…

Tout d'abord, permettez moi, chères Simulacre et cher Mr Edward, de vous remercier humblement pour vos compliments… mais je vous demande de bien vouloir cesser… je vais finir par ne plus pouvoir entrer dans mes cuissardes.

J'avais (presque) oublié *air de fausse modestie* ces petites oeuvrettes commises il y a longtemps. Heureux qu'elles vos aient plu. Le chapitre 3 est en gestation depuis tellement longtemps que j'ai l'impression d'être une baleine ou un éléphant.

J'abonde dans votre sens, écrire pour quelqu'un est terriblement plus excitant que soi, ou pour des lecteurs anonymes. Les aventures de la Marquise et du Chevalier ont été écrites pour une charmante personne qui m'honorait, en ces temps-là, de son amitié – et peut-être un peu plus, allez savoir… Je ne peux, pour des raisons que vous comprendrez aisément, reproduire ses réponses; sachez cependant qu'elles constituaient un puissant stimulant pour l'imagination…

Écrire en collaboration est également motivant et séduisant. A la condition de trouver, comme dans le cas précédent, le/la bon/ne partenaire. J'ai fait quelques tentatives en ce sens, qu'un clic gauche sur mon pseudonyme vous permettra de trouver aisément, avec un bonheur inégal. Manque de maturité, manque de motivation, définition incomplète de la trame, du sujet, du mode d'expression, manque de collaboration "derrière l'écran"… Ah, il y a bien sûr Heels Desire *profond soupir*. Il ne se passe pas une semaine sans que je ne regrette la disparition de ma chère Diamantine… Curieusement, depuis son départ, l'envie d'écrire une histoire à deux mains s'est tarie…

J'ajouterai, au chapitre de difficultés que l'on peut rencontrer sur ces terrains, celle d'écrire à la première personne. Malgré la distance qu'installe l'écriture dans une langue étrangère, ce paravent ne suffit pas à cacher le véritable "moi" derrière le personnage. Dans la vie, comme ici, je parle toujours trop…

Quelques réflexions dans le désordre, avant de vous quitter pour quelques jours de vacances maritimes et méritées.

Notre discussion sur les Liaisons prend un tour des plus passionnants. Ne s'agirait-il pas d'un simulacre (sic) du combat entre Mme de Merteuil et Valmont ? Je vous accorde que la triste fin de la Merteuil est une illustration bien peu flatteuse des infortunes du vice… mais celle de Valmont est bien plus triste, encore. Prise à son propre piège, emprisonné par ses principes et sa réputation, il ne peut reconnaître, face à la société et face à lui-même, qu'il aime Cécile, et qu'il veut sortir du jeu… Ses dernières paroles, après son duel qui a tout l'aspect d'un suicide (très bien rendu, dans la neige, par Stephen Frears): Ce n'est pas ma faute… résument sa situation: il n'a pas pu s'en sortir, il a bien sûr essayé, il a joué trop gros pour sa fortune (sentimentale), et il a perdu… Pauvre Sébastien…

Relisez, si l'occasion vous en est offerte, l'Avertissement de l'éditeur:

En effet, plusieurs des personnages qu'il met en scène ont de si mauvaises mœurs, qu'il est impossible de supposer qu'ils aient vécu dans notre siècle; dans ce siècle de philosophie, où les lumières, répandues de toutes parts, ont rendu, comme chacun sait, tous les hommes si honnêtes et toutes les femmes si modestes et si réservées. (c'est moi qui souligne).

Vous apprécierez, j'en suis sûr, l'ironie sur les hommes si honnêtes et les femmes si modestes

La religieuse Portugaise, illustrée par Manara : est a priori épuisée. On la comprend.

L'anthologie que vous citez figure parmi les livres qui ne quittent pas mon chevet… Ah, le XVIIIe… *soupir nostalgique*. Quoique, avec ma propension naturelle à choisir le côté des perdants, il y a fort à parier que j'eus perdu la tête, aux alentours de 1793… à moins que je n'eus rejoins le Marquis de Pontcalleg …

A ce propos (de littérature XVIIIe), il y a quelques années, j'avais trouvé un anonyme intitulé Le divan rouge, ou le sofa cramoisi, enfin, quelque chose dans ce genre… cela vous dit-il quelque chose? Je n'arrive pas à le retrouver…

Le Robinson de Tournier est, à défaut d'érotique, impreigné de sexualité. Si mes souvenirs sont bons, me féconde-t-il pas à un certain moment la terre, au sens reproducteur du terme? Il en existe une version expurgée, ce que j'ai appris lorsque j'ai vu, avec étonnement, qu l'ouvrage figurait sur la liste des lectures du cours de français de CM2 (je ne sais plus à quel grade cela correspond, en CM2 les élèves ont entre 10 et 11 ans).

Je n'aurai pas dû me moquer inconsidérément de vous, chère Simulacre, à propos de votre incapacité à placer des accents sur les U. J'ai voulu, par snobisme et préciosité, placer un – sur le premier O de Kyoto… Par un retour de bâton mérité, je n'y suis pas, à mon grand dam, arrivé. Bien fait.

Sur ce, je vous quitte pour quelques jours de vacances maritimes et méritées….
 
Last edited:
Je suis certaine que M. Edward sera d'accord avec moi, les compliments sont mérités cher Chauderlos. En passant M. Edward, vous devriez faire un effort pour terminer une de vos petites histoires, il me ferait plaisir de la lire.

Écrire en collaboration est également motivant et séduisant. A la condition de trouver, comme dans le cas précédent, le/la bon/ne partenaire. J'ai fait quelques tentatives en ce sens, qu'un clic gauche sur mon pseudonyme vous permettra de trouver aisément, avec un bonheur inégal. Manque de maturité, manque de motivation, définition incomplète de la trame, du sujet, du mode d'expression, manque de collaboration "derrière l'écran"… Ah, il y a bien sûr Heels Desire *profond soupir*. Il ne se passe pas une semaine sans que je ne regrette la disparition de ma chère Diamantine… Curieusement, depuis son départ, l'envie d'écrire une histoire à deux mains s'est tarie…

La plupart de mes essais d'écriture en collaboration se sont soldés en échec. J'ai besoin d'une certaine complicité et besoin que l'autre soit à l'écoute de qui je suis autant que je suis à l'écoute de lui (jamais essayé avec une "elle", peut-être que ça donnerait quelque chose d'intéressant). Il est exceptionnel pour moi de vouloir écrire en collaboration, il faut que je sois absolument séduite par l'esprit de la personne en question. Un copain, qui publie régulièrement depuis plusieurs années des histoires érotiques sur un autre site, m'a pourtant amené à écrire avec lui en collaboration pendant plus d'un an. Ce fut toute une expérience. Nous avons pensé pendant un moment publier sur un site web ces extravagances sublimes mais il y aurait eu trop de modifications à faire, nous avons finalement abandonné l'idée et décidé de les garder pour nous (et pour notre lectrice, son épouse ;) ).

Je n'ai pas eu le temps de jeter un coup d'oeil à Heels desire mais le ferai dès que j'en aurai la chance.

J'ajouterai, au chapitre de difficultés que l'on peut rencontrer sur ces terrains, celle d'écrire à la première personne. Malgré la distance qu'installe l'écriture dans une langue étrangère, ce paravent ne suffit pas à cacher le véritable "moi" derrière le personnage. Dans la vie, comme ici, je parle toujours trop…

Tiens donc, je ne suis pas la seule à parler trop! ;) J'en suis présentement à peaufiner les dernières lignes d'une petite histoire avec laquelle j'ai énormément de difficulté, peut-être en partie parce qu'elle n'est pas écrit à la première personne, peut-être également parce que j'ai peu en commun avec l'héroïne et sûrement en partie parce que celle-ci n'est écrite pour personne en particulier. Trop de distance cette fois-ci peut-être? Je verrai avec les commentaires une fois l'histoire terminée.

Je vous accorde que la triste fin de la Merteuil est une illustration bien peu flatteuse des infortunes du vice… mais celle de Valmont est bien plus triste, encore.

Cette tristesse, c'est justement la raison pour laquelle je ne l'ai pas mentionné. Quelle tristesse, quelle beauté (gros gros soupir), quel gâchis. Et voici mon petit côté romantique, assoiffé d'amour et de tendresse qui refait surface. Vite, vite, il faut le cacher, c'est tout à fait indécent. :eek:

Les avertissements de l'éditeur de ce genre me font toujours rigoler mais se cache derrière eux un besoin réel de se protéger, de désamorcé la critique, la réaction des gens. Ils ont perdu aujourd'hui leur utilité je crois et nous font sourire mais ils ont eu une utilité bien réelle, non?

Quant à Manara, je n'échaperai pas au mains balladeuses du coquin dont je parlais, ma curiosité est piqué et comme il l'aura certainement dans sa bibliothèque... tout à un prix, tant qu'il ne s'en tient qu'au mains.

A ce propos (de littérature XVIIIe), il y a quelques années, j'avais trouvé un anonyme intitulé Le divan rouge, ou le sofa cramoisi, enfin, quelque chose dans ce genre… cela vous dit-il quelque chose? Je n'arrive pas à le retrouver…

Non, je ne vois pas, ça me dit pourtant vaguement quelque chose donc on me l'aura tout au plus déjà mentionné mais je n'en ai pas fait la lecture.

J'espère que vous aurez passé de bonnes vacances.
 
simulacre said:
Je suis certaine que M. Edward sera d'accord avec moi, les compliments sont mérités cher Chauderlos. En passant M. Edward, vous devriez faire un effort pour terminer une de vos petites histoires, il me ferait plaisir de la lire.

Les compliments sont tout à fait mérités. En ce qui concerne mes histoires, chère Simulacre, je tâcherai d'en finir une ou bien d'en commencer une nouvelle bientôt, certains de mes amis m'en ayant demandé également.

Je ne peux malheureusement pas rentrer dans un débat sur Les liaisons dangereuses, ne l'ayant jamais lu entièrement. Bien sûr, j'ai vu le Stephen Frears que j'ai beaucoup aimé mais il n'est plus assez frais dans ma tête pour que je puisse en dire quoi que ce soit.

P.S: Simulacre, j'ai regardé dans les quelques nouvelles érotiques que j'ai commencées et elles ne m'inspirent pas trop en ce moment. Pourriez vous me donner une idée de départ? ou une situation, des contraintes etc? Il n'est pas guaranti que je les utilise mais cela pourrait être un bon début. Merci.
 
Last edited:
Mr Edward said:
P.S: Simulacre, j'ai regardé dans les quelques nouvelles érotiques que j'ai commencées et elles ne m'inspirent pas trop en ce moment. Pourriez vous me donner une idée de départ? ou une situation, des contraintes etc? Il n'est pas guaranti que je les utilise mais cela pourrait être un bon début. Merci.

Cher Mr Edward,

Je veux bien vous fournir un point de départ, j'ai toujours plus d'idées que de temps pour les développer. Donnez-moi par contre une catégorie qui vous inspire plus particulièrement, je ne voudrai pas vous faire écrire de la science-fiction si vous en avez horreur. :confused:

Ce serait amusant s'il y avait plus de participants sur le forum d'en faire un jeu (pas une compétition, un jeu). Nous pourrions nous donner un même point de départ et chacun écrire une histoire à partir de là, c'est toujours amusant de voir comment une même idée peut prendre différentes formes selon la personne qui l'écrit. Enfin peut-être qu'éventuellement il y aura assez de gens ici pour le faire. Qui sait?

Pour revenir à la discussion originale, j'ai lu ce week-end La brûlure de la neige de Françoise Rey. Comme à chaque fois, elle m'a séduite par son humour, sa tendresse, l'humanité et les déchirements de ses personnages, ses mots et bien sûr son érotisme. Elle arrive toujours à me troubler.
 
Burokrat said:
Je jette un coup d’œil à ma bibliothèque et vous reviendrai là-dessus dès lundi, cher collègue.

J’ai pas indiqué QUEL lundi. Les nerfs, OK ?


Est-ce que c'est aujourd'hui le bon lundi??? :confused:

Je taquine, j'ai pas pu m'en empêcher! :p
 
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